Jeûner.
Le jeûne est classiquement divisé en trois phases successives. Les phases I et II correspondent à la mise en place des mécanismes d'épargne protéique en rapport avec l'augmentation progressive et soutenue de l'utilisation des acides gras et des corps cétoniques comme substrats énergétiques.
- La première phase est la « phase de jeûne court » correspondant à une absence de prise alimentaire d'une durée allant de douze heures à trois ou quatre jours. L'épuisement des réserves de glycogène entraîne une baisse de la glycémie indispensable au cerveau. La seule source de glucose de l'organisme devient la néoglucogenèse, qui fabrique du glucose à partir des acides aminés des protéines musculaires. Il est toutefois clair que cette situation ne peut perdurer, la fonte protéique étant trop rapide et incompatible avec une survie prolongée. Une adaptation visant cette fois-ci à économiser des protéines, et non plus seulement à fournir du glucose, va donc devoir entrer en jeu au cours du jeûne prolongé. Bien sûr la transition est progressive, et on assiste ainsi à une diminution régulière de la concentration du glucose, de son renouvellement ainsi que de la concentration plasmatique des acides aminés gluconéogéniques (acides aminés capables de fournir du glucose).
- La seconde phase est le « jeûne prolongé ». Cette phase commence vers le 5e ou 7e jour de jeûne et peut durer plusieurs semaines. Cette phase se caractérise par une perte protéique beaucoup moins marquée (de l'ordre de 4 g d'azote/jour vers la 2e semaine) et stable. La principale modification est l'élévation importante de la concentration plasmatique des corps cétoniques. Du fait de cette élévation, le cerveau oxyde beaucoup moins de glucose, ce qui ne rend plus indispensable le maintien d'une intense gluconéogenèse hépatique et rénale à partir des acides aminés musculaires. Ceci entraîne une diminution de la protéolyse (en particulier la production de glutamine et d'alanine), et permet l'épargne protéique. La réduction de la protéolyse musculaire et stabilité de la protéosynthèse permet un maintien (ou une décroissance plus lente) de la masse protéique musculaire. Cette épargne protéique relative permet donc une survie prolongée. Son mécanisme reste cependant mystérieux.
- La phase III ou terminale (ou la limite de l'adaptation au jeûne) : Cette phase terminale n’a été étudiée que chez l'animal et tout particulièrement chez le manchot empereur, notamment parYvon Le Maho. Le passage à cette dernière phase du jeûne est marqué par un net contraste : les taux plasmatiques d'acides gras et de corps cétoniques s'effondrent, tandis que la glycémie s'élève, et le catabolisme protéique augmente de façon importante pour la néoglucogenèse. Le passage à cette troisième phase de jeûne avec augmentation de la mobilisation des protéines survient alors qu'il reste environ 20 % des réserves lipidiques, contredisant largement l'idée d'une phase irréversible. Néanmoins si cette troisième phase n'est pas irréversible, elle n'en est pas moins limitée à brève échéance.
Les bénéfices du jeûne.
Sur le plan psychologique, l’abstinence est riche d’enseignements. Elle permet de faire le tri entre les notions de faim, d’appétit et d’envie compulsive. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on n’a pas faim ! », assure Henri. Compte tenu de la richesse de notre alimentation, le corps dispose de telles réserves que la faim physiologique n’apparaîtrait pas avant trente ou quarante jours d’abstinence. Expérimenter "l’auto-restauration" conduit donc à revoir son sentiment de dépendance vis-à-vis de la nourriture, à travailler sur sa peur de manquer, à prendre de la distance par rapport à ses pulsions. Monique, malgré trois semaines de jeûne, n’est pas parvenue à se défaire de ses crises de fringale, « mais au lieu de finir la plaquette de chocolat, je n’en mange plus qu’un quart », se réjouit-elle. Ainsi, grâce à une pratique régulière sur plusieurs années, certains passent de l’état de goinfre à celui de gourmet. (Attention : le jeûne est déconseillé aux vraies boulimiques et encore plus aux anorexiques, pour ne pas accentuer leurs troubles du comportement alimentaire.)
Le plus difficile pour les jeûneurs ? Se détacher des sens. Car s’abstenir de manger, c’est surtout se priver des plaisirs de la table, des odeurs, des saveurs, etc. Cette maîtrise offre néanmoins une récompense : l’esprit s’en trouve plus clair, plus lucide… et le corps rajeunit ! « Au retour de mon premier jeûne, tout le monde me disait que je faisais dix ans de moins ! se souvient Daniel. Mon teint était plus éclatant, mes yeux plus brillants, mon visage plus détendu. Un vrai lifting et sans scalpel ! »
Le plus difficile pour les jeûneurs ? Se détacher des sens. Car s’abstenir de manger, c’est surtout se priver des plaisirs de la table, des odeurs, des saveurs, etc. Cette maîtrise offre néanmoins une récompense : l’esprit s’en trouve plus clair, plus lucide… et le corps rajeunit ! « Au retour de mon premier jeûne, tout le monde me disait que je faisais dix ans de moins ! se souvient Daniel. Mon teint était plus éclatant, mes yeux plus brillants, mon visage plus détendu. Un vrai lifting et sans scalpel ! »